Partage d'expérience , retour de courses

Je ne peux pas vous expliquer vraiment la sensation que j'ai en vivant les courses de longues distances car je pense qu'il faut le vivre pour réellement le comprendre. Au delà du temps, dans ce genre d'épreuve, tu ne peux pas tricher. Tu te retrouve seul face à toi même . Tu passes dans des phases d'euphories puis de doute. Des Passages faciles ou tu a l'impression d'être Portée , puis des passages difficiles avec la croyance que cela paraît insurmontable telle l'ascension d'une montagne. Puis finalement, il y a la bascule , vivre pleinement l'instant, ressentir ce qu'il se joue à l'intérieur et pour qu'elles raisons tu choisis de vivre cela. Finalement cela ressemble un peu au jeu de la vie, avec des expériences plus ou moins difficiles que  nous mêmes sommes capables de surmonter et de pacifier. Le dépassement du soi permet d'aller chercher dans les profondeurs, de se rendre compte que nous sommes capables  seul, découvrir nos capacités, se découvrir au plus profond afin de s'autoriser à briller et vivre avec coeur .


 La trace des Maquisards :


Samedi 19 Février 2022 :
Il est 18h00, nous sommes à peu près 220 coureurs à se lancer sur la première édition de cette Trace des Maquisards. En partant du Lycée Lalande à Bourg-en-Bresse, le jeu est de rallier Oyonnax en effectuant 80 kms en passant par Corveissiat et Izernore. Cette course est à la fois un nouveau défi personnel mais aussi l'occasion de rendre hommages aux maquisards qui ont contribué à libérer la France des Nazi. 

Sur la ligne de départ beaucoup d'enthousiasme et à la fois de la peur car lors des courses longues, malgré une bonne préparation , il y a toujours une part d'inconnu et de surprises face à l'adaptation du corps et la gestion de la fatigue en fonction également des variations climatiques.
Le départ est lancé, la première partie du parcours est assez roulante , avec une partie bitume, je pars aux sensations tout en me canalisant un peu car la nuit va être longue. Les encouragements sont là et l'euphorie aussi. Après une dizaines de kilomètres effectués, la nuit commence à tomber , nous sommes déjà sur les chemins , petit passage à la cascade de la Vallière à  Ceyzériat, première difficulté avec une bonne montée d'escaliers pour ensuite passer par la cabane du maquis. Les énergies sont très présentes, je me sens portée par celles -ci.
Arrivent les premières descentes, le terrain est assez gras, première chute sans dégâts , je continue ma course toujours dans la joie et l'amusement.
Premier ravitaillement au 21 ème km, je recharge ma poche d'eau afin de toujours avoir de quoi m'hydrater jusqu'au prochain ravitaillement. Je me sens bien , je garde un rythme constant sans trop me mettre dans le rouge car les difficultés arriverons après Corveissiat.
Au niveau température , il commence à faire frais, je cours avec deux couches sur le haut du corps, et j'ai le coupe-vent, imperméable dans mon sac.Deux,trois kilomètres après le ravitaillement, je sens que mon dos deviens assez humide, je me dis que c'est la transpiration , puis cette sensation descend sur les fesses et les jambes.Je sens de l'eau qui sort en grande quantité de mon sac. Que faire? Ma poche est -elle percée??? Je continu malgré tout. Je rencontre Carole une amie qui me demande si tout va bien. Je lui partage mes soucis de poche d'eau , et décide de m'arrêter pour voir. Effectivement celle ci est quasiement vide mais, bonne nouvelle , elle n'est pas percée. Carole me remplit la poche avec sa bouteille d'eau, je peux repartir sereinement . 

J'arrive à Corveissiat, deuxième ravitaillement, 37 kms effectués, je bois 2 verres de coca et je repars. Je sens qu'il fait de plus en plus frais, je suis trempée du dos et des jambes. Je commence à avoir froid, je décide de m'arrêter quelques kilomètres plus tard pour enfiler le coupe vent et prendre des chaufferettes pour réchauffer les mains. Je me dit que cela va aller . Me voici en descente et , arrive la montée au camp de Cize, je ralentis dans la montée, tout le monde s'encourage, il y a une bonne ambiance , je reste dans l'instant présent. Passage au camp de Cize avec un feu de Camp : j'adore. Puis on arrive au Viaduc de Cize avec son magnifique jeu de Lumière en Bleu, Blanc , Rouge. La foule est la , c'est spectaculaire!!!

Je m'engage sur le pont , tel une guerrière pacifique, vivant pleinement se moment , non pas dans la souffrance mais dans l'amour et la passion de la course . Je me sens vivante! Sortie du Pont, on attaque le mur, je marche, punaise elle pique cette montée ! Mais on rigole. Tout va bien il y a la descente technique pour récupèrer. 

Arrive un second mur et la contracture à l'arrière cuisse. Petit moment de doute pour moi, je m'arrête , je marche , doucement , je récupère. Je décide de temporiser afin de la faire passer . J'essaye également de détourner mon attention en me motivant, "ça va aller". Le rythme de marche étant lent, je profite d'explorer l'environnement.Le ciel est clair, la lune est belle, Orange, je ne suis pas seule. Je pense aux personnes qui rêveraient de vivre cette expérience et aux proches mais aussi aux anges gardiens. J'arrive à Granges, la contracture est passée. Je récupère et recharge en eau, petit verre de coca et une compote à boire au ravito et c'est reparti , 52 kms effectués. Je pense au dernier ravito pour me motiver. Les difficultés s'enchaînent pour rallier le ferme de Revers et le camp de Chougeat. Lentement mais sûrement , j'avance, je me pose pas de question. Je redescends, je commence à voir les lumières d'Izernore signe du dernier ravito. J'ai l'espoir de retrouver l'ami Thomas qui lui est sur le format 42 kms. Je boit un coup et je repart, sans avoir vu Thomas. Allez plus que 12 kms et une difficulté. Je reste concentrée, je commence à voir les lumières d'Oyonnax, cela descends, je commence à sourire , des émotions arrivent, quelques larmes. Le passage sur chemin est terminé, pour le retour sur goudron. Je reprend de la vitesse, je rattrape quelques coureurs, je les encourages, le dernier kilomètre arrive. Longue ligne droite, moyen cool , j'attend de voir Valexpo.

J'y suis , je rentre dans Valexpo , pour ensuite prendre le couloir des artistes, je visualise l'arche de fin. C'est bon , c'est beau !05h39 du matin passage sous l'arche!!!! Génial que c'est bon!!!!, c'est déjà fini???Vivement la prochaine.
Voilà une balade accompli 11h40 avec la 8ème place féminine et la 74 ème place au scratch.


Bravo à toutes et à tous et à bientôt pour de nouvelle aventures.